Les SALMON à Freistroff après 1789

Publié le par Solnade

Louis Céleste HACKSPILL, de passage en Moselle avec son armée lors de la Guerre de Prusse, après avoir bivouaqué à Kédange-sur-Canner,  écrivit le 26 juillet 1870 :

 

 

…marche dans la direction de Sarrelouis. Je vais à Frechestroff  où je visite la famille Salmon, parente de ma mère.


Nous avons vu que Louis Céleste n'a aucune ascendance SALMON. Aussi, qui sont ces Salmon, apparentés à Marie-Jeanne DALSTEIN, sa mère ?

 

 

 

Le premier Salmon à avoir laissé trace dans les registres paroissiaux de Freistroff s’appelle André PERIN de SALMON, administrateur du monastère de la paroisse. Un acte notarial datant de 1677, indique que « Monsieur SALLEMENT, seigneur du Haut Bois et directeur de l’abbaye de Freistrof de sa part et de la part de Monsieur le Chevalier PERIN, Abbé commendataire laisse des biens par bail à… ». Il signe « Desalmont ».

 

Nous y trouvons aussi grosso modo :

 

  • Nicolas SALMON, notaire royal du baillage de Bouzonville, né au début du 18e,
  • Simon, boucher décédé en 1793,
  • Nicolas, chamoiseur avant la Révolution,
  • Charles, marchand de vins en gros à Metz, rue Mazelle, "salon fort réputé, rendez-vous des artistes"
  • Simon, négociant, juge de paix du canton de Hestroff en 1794, notaire en 1807

 

 

sans être en mesure d'établir formellement des liens avec Périn de Salmon cité plus haut.

 

En poursuivant nos recherches pour cibler les contemporains de Marie-Jeanne Dalstein, voir de son fils Louis Céleste, nous découvrons que :

 

 

  • De 1828 à 1848, Louis SALMON, frère de Charles cité plus haut, marchand de vin en gros, maire de Freistroff est conseiller d’arrondissement. Ce dernier est d’ailleurs l’époux de Christine Suzanne d’ATTEL, fille des propriétaires du château de Luttange.

 

  • Au moment de la déclaration de guerre à la Prusse en 1780, Jean Marie François dit Francis SALMON, est brasseur à Freistroff. Il fit ses études au petit séminaire de Metz puis au collège Saint-Clément. Bachelier ès sciences de la faculté de Strasbourg en 1861, il étudia la brasserie à Strasbourg et à Sarrebrück. Après la défaite de 1871, il devint maire de Freistroff jusqu’en 1876 puis révoqué pour avoir encouragé et favorisé l’insoumission au service militaire sous Bismark.

 

Nous allons nous attarder sur Francis, dont l'abbaye cistercienne de Freistroff mise en vente après 1789 abrita la brasserie. Dans une monographie y consacrée et datée de 1992, on peut y lire : 


... la partie gauche est adjugée à la famille SALMON; Francis y installe une fabrique de sucre, puis en 1844, une brasserie. Vers 1880, pour assurer un meilleur écoulement de sa production, il cède les terrains à la Compagnie des chemins de fer. La ligne passe très près de l'usine, mais elle coupe définitivement l'abbaye en deux. L'église et la chartreuse disparaissent, la tour subsiste, les bâtiments à sa gauche sont surélevés par un étage en 1884. La bière de M. SALMON devait être de bonne qualité, comme le témoignent les nombreuses récompenses obtenues à Bruxelles et dans les expositions départementales. A la fin du siècle, l'usine emploie 13 ouvriers et produit 5000 hl par an.

Partie gauche de l'abbaye qui abrita la brasserie

copyright solnade 14 avril 2009



Jean Marie François né en septembre 1843 épousa en 1834 Marie-Suzanne DIDION, dont les parents occupent la partie droite de l'abbaye (incendiée en septembre 1939 par les frontaliers qui s'y étaient établis).


Sa fabrique de sucre se transforme en brasserie. De cette union naquirent à Freistroff 12 enfants, dont nous n'en citerons que 7 car les autres sont décédés en bas âge  :

 

  • Marie-Louise, née en 1877; épouse Jean Paul Philippe KUHN, pharmacien à Hayange. A noter que le mariage fut célébré par l'abbé Kuhn, curé de Marange Silvange, cousin germain de la mariée, qui transmit aux époux la bénédiction papale envoyée par Mgr ALTMAYER, archiprêtre de Bagdad, également cousin de la mariée, (dont 6 enfants à Hayange)
  • Marie-Françoise Claire née en 1881 et décédée à Paris 7e en 1955, épouse Louis-Marie Joseph GOULON, ingénieur chimiste, licencié ès Sciences, originaire de Villé Morgen dans le Rhône.
  • Georges-Marie François, né en 1884 et décédé en 1959, époux de Anne-Madeleine DENEUVE, fille Jacques, sous-directeur des cristalleries de Baccarat
  • Marie-Sophie Gabrielle, née en 1887 et décédée à Eaubonne, épouse Emmanuel GOULON, frère de Louis cité ci-avant
  • Marie-Thérèse née en 188, décédée en 1979 à Nancy, épouse Louis MARQUIS, pharmacien à Faulquemont.
  • Marie-Suzanne née en 1890 et décédée à Thionville, épouse Dr Paul TIPHINE, originaire de Bordeaux ou de sa région, exerçant à Bouzonville
  • Eugénie Marie-Paule né en 1892 et décédée en 1980 à Metz, épouse Jean Joseph JERôME, docteur en droit, avocat à Metz

 

Aucun des enfants cités n'a célébré son mariage dans la paroisse de Freistroff. Tous les partenaires ont un statut social, pour l'époque, élevé. Seul Georges, décédé à Freistroff à l'âge de 70 ans, est resté célibataire, sans enfant à notre connaissance. Avec lui s'est éteint, à Freistroff, le patronyme qu'il ne faut pas confondre avec une autre famille de confession juive bien connue dans la région.

 



 

 

Publié dans généalogie

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